Lycées professionnels : réformes à venir
Après la réforme de l’évaluation des lycées généraux et technologiques et la mise en place pour la rentrée prochaine des EDS EPS, c’est au tour des lycées professionnels de devoir modifier leurs référentiels d’évaluation et expérimenter une nouvelle forme d’enseignement avec la création des bac pro « métiers du sport » (voir le document publié par la DGESCO).
Comme pour les LGT, aucun bilan n’explique la nécessité de réformer les référentiels d’évaluation pour les LP, et comme pour les LGT, la réforme souhaitée par le ministère va faire exploser le caractère national du bac en demandant à chaque équipe EPS de produire ses propres critères d’évaluation.
Comme pour les LGT, le SNEP demande un moratoire pour l’exécution d’un tel travail, d’autant que nous traversons une crise sanitaire sans précédent depuis la grippe espagnole du début du 20ème, et comme pour les LGT nous risquons de devoir répondre à une institution qui ne prend pas en compte la réalité de notre métier.
Dans notre académie, le corps d’inspection se veut là encore bienveillant par rapport au travail que l’on exige de nous, mais ne peut qu’accompagner une nouvelle réforme que les enseignants d’EPS n’ont pas demandée.
Dans un courrier daté du 24 mars 2021, les IA-IPR EPS de l’académie nous rappellent leur volonté d’aider chaque équipe EPS dans la construction des référentiels d’évaluation pour le bac pro 2022. Ils prévoient à ce titre d’organiser une formation académique courant avril à laquelle pourra participer un représentant par établissement (mais avec le nouveau calendrier décidé par le Président de la République, nous nous attendons à quelques modifications). Le but sera pour chaque équipe EPS de décliner le référentiel national pour chaque activité proposée à la certification en élaborant des outils spécifiques pour réaliser la notation de élèves.
Concernant le calendrier d’analyse et de validation des nouveaux protocoles (peut-être lui aussi remis en question), le corps d’inspection prévoit que les référentiels élaborés soient déposés dans l’espace Tribu avant le jeudi 10 juin pour les départements du Lot et du Tarn et Garonne, du vendredi 11 juin pour l’Ariège, le Gers et les Hautes Pyrénées, du lundi 14 juin pour l’Aveyron et le Tarn et du jeudi 17 juin pour la Haute Garonne. La commission de validation serait quant à elle prévue pour le mardi 29 juin.
Le planning est donc établi, les objectifs définis, mais comment l’institution peut-elle continuer à s’enferrer dans une démarche qui non seulement n’a pas de sens pour la profession, mais vient en outre la perturber dans la conception même de son métier (nous renvoyons à la lecture d’un article du SNEP national intitulé « Suite au crash test du CCF, un CRI professionnel ») ?
Nous sommes persuadés que l’ensemble des enseignants d’EPS feront au mieux pour de nouveau s’adapter, certains y trouveront peut-être quelques satisfactions à valoriser un peu plus les rôles sociaux tout en minimisant la part de la motricité de nos élèves. Mais nous pensons que la majorité d’entre eux seront une fois de plus désabusée, pour ne pas dire écœurée, de cette évolution qui, loin de promouvoir l’augmentation de la pratique physique de nos jeunes, accompagne la baisse horaire et les temps de pratiques effectives.