Le gouvernement tente le coup de force
Le ministre du Travail Olivier Dussopt lors de la présentation du projet de loi de réforme des retraites, a précisé qu’il sera soumis aux parlementaires sous la forme d’un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS). Un véhicule législatif qui permet au gouvernement de pouvoir utiliser, éventuellement, un 49.3 (malgré les 6 déjà utilisés pour cette seule session parlementaire).
Dans le même temps, l’exécutif devrait faire usage d’un autre article de la Constitution, le 47.1. Ce dernier limite à 20 jours le temps de débat possible à l’Assemblée, avant de transférer, sans vote, le texte au Sénat qui n’aura que 15 jours de débat. Et dans le cas où il n’y aurait pas de vote à l’issue de ces débats tronqués, le gouvernement serait autorisé à légiférer par ordonnances.
Après un véritable déni de démocratie sociale, le gouvernement tente un véritable coup de force contre la démocratie parlementaire en empêchant le débat parlementaire de se dérouler jusqu’à son terme et cherche à imposer sa réforme injuste et non justifiée à la population française qui la refuse.
Stéphane Travert, député renaissance et proche d’E. Macron, illustre très bien la posture actuelle du gouvernement : « C’est un point de passage obligé, on ne peut pas reculer, c’est le cap Horn, soit le bateau casse et c’est terminé, soit il passe, ça va tanguer, mais le calme reviendra, on pourra ouvrir de nouvelles perspectives »
Mais on les sent fébriles et inquiets :
- par rapport au risque de blocage de l’économie qu’ils nous implorent de ne pas bloquer (vous savez les 80 milliards € de dividendes versés aux actionnaires)
- vis-à-vis du risque de la mobilisation de la jeunesse, tant est si bien qu’à la moindre AG (comme à Paris et Strasbourg), aux moindres amorces de blocage des lycées, ils font intervenir les forces de l’ordre pour les déloger.