Intra 2020: l’opacité et le clientélisme nuisent gravement au service public
La mobilité choisie des enseignants est un droit reconnu par l’État. Ce n’est ni un dogme syndical, ni un caprice de fonctionnaire privilégié. Bien au contraire…
– Bien au contraire, choisir de changer de région pour suivre un conjoint, vivre auprès de sa famille, de ses enfants tous les jours permet de mieux vivre son métier.
– Bien au contraire, choisir de changer d’établissement après 10 ou 15 ans dans la même structure scolaire permet de repartir dans une nouvelle dynamique avec un nouveau public, de nouveaux collègues et de nouveaux projets.
– Bien au contraire, choisir de demander sa mutation selon des règles claires et respectées pour toutes et tous permet aux enseignants de construire un projet de carrière en toute transparence.
MAIS la loi « Dussopt » sur la rénovation de la fonction publique produit, dès son entrée en vigueur en 2020, des effets pervers et néfastes sur la mobilité enseignante :
– L’OPACITE est devenue la règle : c’est un algorithme qui affecte les enseignant-e-s comme de « simples numéros ». Plus personne au rectorat de Toulouse ne vérifie si les règles sont bien respectées. Plus personne au rectorat ne vérifie si des collègues n’ont pas été « oubliés ». Plus personne au rectorat ne vérifie si des améliorations auraient été possibles dans les affectations.
– LE CLIENTELISME est devenu possible : ce qui n’était pas imaginable avec le paritarisme (car les échanges entre les organisations syndicales et l’administration étaient gage de transparence) est dorénavant un soupçon légitime. Beaucoup d’affectations sont douteuses et jettent l’opprobre sur le rectorat de Toulouse et par « ricochet » sur les collègues affectés.
Cette situation nouvelle est inacceptable et scandaleuse : le traitement informatique des affectations des enseignants a montré ses limites.
C’est bien le travail de vérification et la force de proposition des syndicats et du SNEP-FSU en particulier qui permettaient l’amélioration pour 30 % des collègues lors des mutations depuis plus de 15 ans. Aujourd’hui ce sont plus de collègues non mutés et plus de collègues affectés à plus de 100 kms de chez eux…
Qui peut s’en satisfaire ?
Comment penser que les collègues trouveront dans ces affectations un moyen de s’épanouir ?
Cette loi de la rénovation de la fonction publique est bien la CATASTROPHE annoncée et le rectorat de Toulouse ne répond plus. Pourtant le SNEP FSU dénonce de grossières erreurs et accompagnera la cinquantaine de professeurs d’EPS qui déposeront un recours.
C’est inédit et grotesque quand en temps normal, aucun recours n’avait jamais été déposé dans l’académie de Toulouse.
Le Ministère de l’EN n’est pas une « grosse machine » et les syndicats doivent retrouver leur place. Se passer des élus paritaires au profit d’un logiciel et d’un algorithme n’est pas l’avenir.
Le monde d’après doit se construire dans une concorde sociale, le président et son gouvernement doivent entendre là encore la colère du monde enseignant
Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse adressé aux médias régionaux.
Communique-aux-medias-juin-2020